LA CALDEIRA
THE CALDERA
C’est la terre au milieu, l’épicentre volcanique du Massif central. L’Auvergne et ses volcans endormis. On n’y est pas vraiment loin de tout, mais tout n’est pas pour autant proche, la moindre destination ou une simple envie d’ailleurs prend des heures. Là, au juste milieu du pays, c’est comme un monde en suspens, où tout semble arriver un peu plus tard qu’ailleurs, ciselé par des frontières impalpables, qu’on ne saurait saisir, ni même décrire. Une sorte de confins intérieurs, où l’on peut ressentir le sentiment un peu étrange de se tenir sur le bas-côté des choses. Au centre de ce milieu, les monts Dore, comme une couronne royale autour du puy de Sancy, le diamant escarpé de la grande caldeira, qui, avec 1885 mètres est le point culminant du Massif central et le plus haut volcan de France métropolitaine, toujours en bonne place sur les cartes un peu jaunies accrochées jadis aux murs de la classe, et dans nos mémoires d’écoliers.
C’est un monde de lave refroidie, un petit massif qu’on voudrait noyer dans le grand bouillon de l’industrie de loisir, à grand coup de modèle alpin, dont on connaît le peu d’avenir dans un massif de moyenne montagne d’altitude modeste. Les monts Dore… Mais que se cache-t-il derrière le vocable ? Le métal le plus précieux, la léthargie ou tout autre chose ? C’est le secret des lieux, de ses coins, de ses recoins, de ses non-lieux aussi, de ne pas se laisser lire de manière simple, de ne pas se laisser aisément comprendre. C’est ce qui en fait aussi la saveur car dans ce petit massif l’homme exacerbe ses paradoxes : c’est l’éternel dilemme entre l’espace naturel perçu comme un décor ou comme un trésor.
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It is the earth in the middle, the volcanic epicentre of the Massif Central. Auvergne and its dormant volcanoes. We are not really far from everything, but everything is not close however, the slightest destination or a simple desire of elsewhere takes hours. Here, in the middle of the country, it is like a world in suspense, where everything seems to happen a little later than elsewhere, carved by impalpable borders, which cannot be understood or even described. A sort of inner confines, where one can feel the somewhat strange feeling of standing on the downside of things. In the centre of this middle, the Dore mountains, like a royal crown around the puy of Sancy, the steep diamond of the great caldera, which, with 1885 meters is the highest point of the Massif central and the highest volcano of metropolitan France, always in a good place on the slightly yellowed maps hung once on the walls of the class, and in our memories of schoolchildren.
It is a world of cooled lava, a small massif that one would like to drown in the great broth of the leisure industry, with a big blow of alpine model, whose little future is known in a medium mountain massif of modest altitude. The Dore mountains… But what is behind the word? The most precious metal, lethargy or anything else? It is the secret of the places, of its corners, of its recesses, of its non-liters too, not to let oneself be read in a simple way, not to let oneself be easily understood. This is what also makes it the flavor because in this small massif man exacerbates his paradoxes: it is the eternal dilemma between the natural space perceived as a decor or as a treasure.
THE CALDERA
C’est la terre au milieu, l’épicentre volcanique du Massif central. L’Auvergne et ses volcans endormis. On n’y est pas vraiment loin de tout, mais tout n’est pas pour autant proche, la moindre destination ou une simple envie d’ailleurs prend des heures. Là, au juste milieu du pays, c’est comme un monde en suspens, où tout semble arriver un peu plus tard qu’ailleurs, ciselé par des frontières impalpables, qu’on ne saurait saisir, ni même décrire. Une sorte de confins intérieurs, où l’on peut ressentir le sentiment un peu étrange de se tenir sur le bas-côté des choses. Au centre de ce milieu, les monts Dore, comme une couronne royale autour du puy de Sancy, le diamant escarpé de la grande caldeira, qui, avec 1885 mètres est le point culminant du Massif central et le plus haut volcan de France métropolitaine, toujours en bonne place sur les cartes un peu jaunies accrochées jadis aux murs de la classe, et dans nos mémoires d’écoliers.
C’est un monde de lave refroidie, un petit massif qu’on voudrait noyer dans le grand bouillon de l’industrie de loisir, à grand coup de modèle alpin, dont on connaît le peu d’avenir dans un massif de moyenne montagne d’altitude modeste. Les monts Dore… Mais que se cache-t-il derrière le vocable ? Le métal le plus précieux, la léthargie ou tout autre chose ? C’est le secret des lieux, de ses coins, de ses recoins, de ses non-lieux aussi, de ne pas se laisser lire de manière simple, de ne pas se laisser aisément comprendre. C’est ce qui en fait aussi la saveur car dans ce petit massif l’homme exacerbe ses paradoxes : c’est l’éternel dilemme entre l’espace naturel perçu comme un décor ou comme un trésor.
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It is the earth in the middle, the volcanic epicentre of the Massif Central. Auvergne and its dormant volcanoes. We are not really far from everything, but everything is not close however, the slightest destination or a simple desire of elsewhere takes hours. Here, in the middle of the country, it is like a world in suspense, where everything seems to happen a little later than elsewhere, carved by impalpable borders, which cannot be understood or even described. A sort of inner confines, where one can feel the somewhat strange feeling of standing on the downside of things. In the centre of this middle, the Dore mountains, like a royal crown around the puy of Sancy, the steep diamond of the great caldera, which, with 1885 meters is the highest point of the Massif central and the highest volcano of metropolitan France, always in a good place on the slightly yellowed maps hung once on the walls of the class, and in our memories of schoolchildren.
It is a world of cooled lava, a small massif that one would like to drown in the great broth of the leisure industry, with a big blow of alpine model, whose little future is known in a medium mountain massif of modest altitude. The Dore mountains… But what is behind the word? The most precious metal, lethargy or anything else? It is the secret of the places, of its corners, of its recesses, of its non-liters too, not to let oneself be read in a simple way, not to let oneself be easily understood. This is what also makes it the flavor because in this small massif man exacerbates his paradoxes: it is the eternal dilemma between the natural space perceived as a decor or as a treasure.