LA FORÊT OUBLIÉE
THE FORGOTTEN FOREST
Comme un (bien modeste) pendant à l’inexorable et dramatique déforestation des forêts tropicales, certains médias mettent l’accent sur le fait que dans plusieurs pays tempérés d’Europe occidentale, la surface de la forêt s’accroît. C’est le cas de la France, où la forêt occupe aujourd’hui plus du quart de la surface, une proportion qui correspond peu ou prou à la surface occupée à la fin du Moyen Age. Cette augmentation résulte avant tout de l’abandon des terres cultivées, qui se reboisent spontanément, et des nombreux reboisements, qui viennent grossir les rangs des étendues soumises à la sylviculture. Le volume ligneux s’accroît certes, mais peut-on véritablement parler de forêt ?
A l’abri de secrets versants de montagne, il existe encore une forêt où certains arbres ont le culot de prétendre à être centenaires. Une forêt où la profusion de formes et le foisonnement de vie surprennent. Une forêt qui ne doit sa survie qu’à une topographie fantasque, qui retarde l’arrivée des machines. Cette forêt, naturelle et même relictuelle, ne voit pas, elle, sa surface progresser. C’est la forêt oubliée. Une forêt oubliée des hommes pour que continuent à y vivre la chouette de Tengmalm, la rosalie des Alpes ou bien encore l’épipogon. Une forêt oubliée pour que s’y épanchent des rivières secrètes aux eaux cristallines. Une forêt oubliée pour ressentir l’impression sublime d’être invité dans le grand secret des choses. Un oubli salvateur, mais pour combien de temps encore ?
THE FORGOTTEN FOREST
Comme un (bien modeste) pendant à l’inexorable et dramatique déforestation des forêts tropicales, certains médias mettent l’accent sur le fait que dans plusieurs pays tempérés d’Europe occidentale, la surface de la forêt s’accroît. C’est le cas de la France, où la forêt occupe aujourd’hui plus du quart de la surface, une proportion qui correspond peu ou prou à la surface occupée à la fin du Moyen Age. Cette augmentation résulte avant tout de l’abandon des terres cultivées, qui se reboisent spontanément, et des nombreux reboisements, qui viennent grossir les rangs des étendues soumises à la sylviculture. Le volume ligneux s’accroît certes, mais peut-on véritablement parler de forêt ?
A l’abri de secrets versants de montagne, il existe encore une forêt où certains arbres ont le culot de prétendre à être centenaires. Une forêt où la profusion de formes et le foisonnement de vie surprennent. Une forêt qui ne doit sa survie qu’à une topographie fantasque, qui retarde l’arrivée des machines. Cette forêt, naturelle et même relictuelle, ne voit pas, elle, sa surface progresser. C’est la forêt oubliée. Une forêt oubliée des hommes pour que continuent à y vivre la chouette de Tengmalm, la rosalie des Alpes ou bien encore l’épipogon. Une forêt oubliée pour que s’y épanchent des rivières secrètes aux eaux cristallines. Une forêt oubliée pour ressentir l’impression sublime d’être invité dans le grand secret des choses. Un oubli salvateur, mais pour combien de temps encore ?